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De l’avenir dans l’air pour les inhalothérapeutes

Dernière mise à jour : 7 novembre 2024

Dans le cadre de la semaine de l’inhalothérapeute 2024, l’OPIQ est heureux de vous partager ce bel article présentant la profession d’inhalothérapeute.

« Encore méconnus du grand public, les inhalothérapeutes représentent un rouage fondamental du système de santé québécois. Une profession jeune et dynamique, aux multiples facettes, qui est appelée à se développer et à prendre une place toujours plus importante dans les prochaines années.

Leur nom n’a jamais été autant prononcé que pendant les premières heures de la pandémie. Les « inhalos » — comme on les appelle parfois — sont montés au front, avec d’autres membres du personnel de la santé, pour lutter contre la COVID-19 et apporter une bouffée d’oxygène salvatrice aux malades. Bien qu’essentiel, leur rôle auprès des personnes souffrant de problèmes affectant le système cardiorespiratoire passe néanmoins le plus souvent sous les radars. On ne le sait pas, mais les inhalothérapeutes sont presque partout, au coeur de l’action, dans le système de santé québécois.

On retrouve ces cliniciens principalement en milieu hospitalier, où leur précieuse expertise en assistance ventilatoire est requise comme dans les unités de soins (chirurgie et médecine) à l’urgence, aux soins intensifs, au bloc opératoire ou en salle d’accouchement. Dans une même journée, l’équipe d’inhalothérapeutes peut s’occuper d’un bébé prématuré, traiter un enfant asthmatique, visiter à domicile une personne âgée atteinte d’une pneumonie, ou participer activement à la réanimation d’un patient ayant subi un arrêt cardiaque. Mais le domaine d’action des inhalos est loin de se limiter à une pratique clinique dans les hôpitaux.

Au-delà des pompes

Leur domaine d’expertise s’étend à l’enseignement, à la prévention des maladies cardiorespiratoires et à la recherche clinique. Les laboratoires d’études des troubles du sommeil ont aussi besoin de leurs services, au même titre que les groupes de médecine de famille (GMF) ou les cliniques de cessation tabagique et de rééducation respiratoire. « Dans l’imaginaire collectif, on nous voit souvent avec des aérosols doseurs (pompes). Mais l’inhalothérapie est beaucoup plus large que ça », témoigne Karine Grondin, coordonnatrice clinique en inhalothérapie au CIUSSS de l’Estrie – CHUS et présidente de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ).

« À travers les années, on est passés d’un rôle plutôt technique à un rôle clinique qui est devenu plus analytique. On a été amenés à développer des compétences en évaluation, en communication et en approche patient », ajoute Mme Grondin, qui a fait ses débuts dans la profession à la fin des années 1990. Il n’est pas rare, par exemple, de voir des inhalothérapeutes participer à l’élaboration de diagnostics en intervenant aux côtés d’un médecin pour évaluer l’état cardiorespiratoire d’un patient ou l’efficacité d’un traitement.

Une relève à assurer

De fait, l’exercice de l’inhalothérapie se révèle aussi diversifié que valorisant, ce qui n’est pas à négliger dans le contexte actuel de pénurie de personnel de la santé. Pour poursuivre sa marche en avant, la profession a besoin d’une nouvelle génération d’inhalos prête à assurer la relève sur tout le territoire québécois. « C’est une profession très intéressante pour les jeunes qui ont une curiosité intellectuelle, qui aiment résoudre des problèmes et travailler en équipe tout en ayant une certaine autonomie, souligne Karine Grondin. L’inhalothérapie permet de côtoyer des médecins et d’autres professionnels, notamment les infirmières, pharmaciens, physiothérapeutes et nutritionnistes. »

Au Québec, un diplôme d’études collégiales (DEC) en Techniques d’inhalothérapie est exigé pour pouvoir prétendre à un permis d’exercice de l’OPIQ. Des travaux pratiques en laboratoire de simulation et des stages en milieu clinique complètent cette formation d’une durée de trois ans. « Ce qui est stimulant, c’est que nous continuons toujours à apprendre dans une profession comme la nôtre, ajoute Mme Grondin. On doit prendre en compte les avancées en matière de recherche médicale, comme l’arrivée des nouvelles technologies dans le domaine de la santé, ce qui nous oblige à être alertes. »

Dans l’air du temps

Souvent perçue comme une menace pour certaines professions, l’intelligence artificielle apparaît comme une alliée de choix en matière d’inhalothérapie. « On travaille avec des appareils de pointe pour réaliser les épreuves diagnostiques et faire les tests de la fonction respiratoire tout comme l’assistance ventilatoire. Mais il y a beaucoup d’évaluation, d’analyses et un grand partage d’expertise qu’une machine seule ne peut pas faire, explique Karine Grondin. Les professions complémentaires de l’IA, comme la nôtre, sont celles qui vont le plus perdurer. » Plus que jamais en phase avec les enjeux de notre époque, l’inhalothérapie représente une véritable voie d’avenir.

Avec les changements climatiques qui s’intensifient, la pollution industrielle qui continue de croître et la multiplication des feux de forêt, la qualité de l’air que nous respirons se détériore inexorablement année après année. Ce constat est renforcé par le vieillissement de la population — rendant les personnes plus vulnérables aux affections cardiorespiratoires — et par la menace constante de nouvelles pandémies. Dans ce contexte, le rôle des inhalos s’avère de plus en plus crucial. Et face à la demande croissante de soins cardiorespiratoires, cette carrière inspirante ne devrait pas manquer de défis ni de sollicitations dans un futur proche.

À propos de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec

L’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec a pour mission la protection du public, en assurant à la population québécoise des soins cardiorespiratoires sécuritaires et de qualité. Il regroupe plus de 4500 inhalothérapeutes qui travaillent principalement au sein des établissements publics de santé du Québec.

Pour en savoir plus sur la formation en inhalothérapie, consultez carriereinspirante.com.

Article paru dans LE DEVOIR : 

https://www.ledevoir.com/contenu-commandite/820912/avenir-air-inhalotherapeutes